Compte Rendu Du Champ à l'assiette

Conférence - 25 avril à l'Espace Dickens

En 2020, il y avait 49 363 exploitations agricoles en Suisse, dont 7561 bios, représentant en tout 149 521 emplois, dont 25 274 dans le bio. Selon l’Office fédéral de la statistique, le nombre d’exploitations agricoles diminue, mais elles sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers le bio.

L’évolution de l’agriculture vers une production davantage biologique répond à un besoin de la part des consommateurs et consommatrices de consommer des produits sains, mais aussi de préserver la terre et donc la planète. Mais, en tant que citoyens et citoyennes, avons-nous vraiment conscience du rôle des acteurs et actrices de la filière alimentation dans notre quotidien ? Savons-nous ce qu’est la routine des maraichers et maraichères qui nous permettent de consommer des produits qui sont – au final - vitaux ?

Lundi 25 avril, Après-VD a reçu cinq intervenant.e.s - Roxane Mosse, maraichère aux Paniers de la Mule, coopérative maraîchère à Prilly, Stanley Cholly de l’épicerie locale Le Vorace, Luc Germanier pour l’entreprise Ecorecyclage, Gaëlle Bigler, présidente de la fédération romande de l’agriculture contractuelle de proximité et active à Urgenci et Antonin Calderon pour Après-GE et la plateforme Smartketplace -  afin de discuter des enjeux auxquels fait face la filière alimentation.

À travers les cinq coups de projecteurs et témoignages de ces acteurs et actrices, nous avons pu en tirer 3 domaines d’enjeux globaux :

     Le premier est économique, la question du prix « juste » ou « décent » a été soulevée dans la majorité des interventions. Comment rémunérer les producteurs de façon décente ? Comment proposer aux consommateurs un prix reflétant la qualité du produit et les heures de travail des maraicher.ère.s ?      
     De plus, la ressource humaine est une variable décisive pour la pérennité de l’activité : les structures coopératives ont besoin de davantage de membres, de bénévoles afin de faire vivre l’organisation de façon correcte.  Comment convaincre les individus de s’investir ? Dans une organisation dont le fonctionnement se veut être le plus horizontale, une certaine hiérarchie s’installe malgré tout, des personnes captent des responsabilités et donc mettent en péril l’organisation si elles s’en vont.    
     Il a également été question de la transition numérique. La crise Covid a vu le nombre d’échanges numérique faire un bond, comment les acteurs et actrices peuvent se saisir des outils numériques pour se mettre en lien et créer un réseau de filières courtes connectées et ainsi promouvoir une alimentation de qualité ?

     Le deuxième domaine a trait au social avec la question du bien manger. Comment rendre accessible et démocratiser l’alimentation de proximité et durable ? Il y a un gros travail de sensibilisation à faire auprès de la population sur le bien manger, le compostage, le tri des déchets. Il faut faire prendre conscience de la difficulté de cultiver des légumes, d’entretenir un jardin. Au final, la question en devient politique : il faut politiser l’alimentation auprès des personnes qui ont un budget limité, mais comment proposer des produits bon marché tout en assurant une rémunération juste ?

      Enfin, les échanges ont mis en lumière que le cadre législatif actuel n’est pas fait pour le cadre coopératif, mais convient davantage pour le modèle agricole productiviste. Comment les coopératives peuvent résister dans un tel cadre ? Enfin, quelles aides -fédérales, cantonales, communales - existent aider les microfermes ou les intuitives citoyennes promouvant une alimentation locale et de qualité ?

Les échanges qui ont suivi les présentations furent intenses et ont soulevé une certaine nécessité à remettre en cause le système économique dans lequel nous évoluons. Il faudrait envisager l’agriculture, la nourriture comme un « commun » et ainsi permettre à chacun.e de participer à la production et à la gestion (distribution, etc.) de cette ressource vitale.

Les initiatives de sensibilisation fleurissent, si vous avez du temps et de l’énergie, inscrivez-vous et n’hésitez pas à aller prêter main-forte aux coopératives de votre quartier, aux fermes, aux épiceries … Prenez conscience du travail nécessaire pour avoir des produits de qualité dans votre assiette !

Constance pour Après-VD, et merci à Joëlle et Jaques-André du Comité !

Compte Rendu Du Champ à l'assiette
Coordinatrice d'APRÈS-VD - Constance André--Aigret 2 mai 2022
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